De Bergerac À Bruxelles par les chemins de traverse

15 septembre 2016

Récit d'un retour de vacances ...

EN ROUTE

Alors que, pour ce dernier weekend du mois d'août, une multitude de vacanciers se fraient un passage sur les grands axes des retours, nous nous laissons porter par les routes dégagées de la province française. De retour de Bergerac - Dordogne - nous décidons de prendre le temps de rentrer. Pour une question de bien-être, nous choisissons de ne pas emprunter les autoroutes et de nous laisser transporter par les chemins de traverse. Le voyage n'est pas uniquement la destination mais il est également le chemin. Nous refusons d'arrêter nos vacances une fois installés dans la voiture option retour. Nous souhaitons pousser la découverte, le dépaysement, le plaisir de bouger jusqu'à la porte de notre maison. C'est ainsi que, chargés comme des mulets, nous nous remettons dans les mains de google maps, option "éviter les péages"... 



Ce petit périple de 900 kilomètres nous fait découvrir de multiples possibilités de voyages ultérieurs - porte ouverte sur de nouvelles idées de séjour. On prend du temps, nous nous sentons libres de nous arrêter à la buvette d'un village, de suivre un clocher singulier qui joue à cache-cache au fil des virages. La fatigue et l'ennui des longues et interminables lignes rectilignes de l'autoroute laissent la place à un spectacle vivant de paysages divers et bourrés de charme. De plus, nous sommes seuls sur la route ... alors que d'autres se bousculent ... sur les voies rapides, au loin ... 

Nous n'avons pas l'impression de perdre de temps, mais d'en prendre. Nous ne passons pas à côté de villes, vies et villages mais en plein coeur ... les virages nous occupent et nous soulagent de la fatigante routine ... ça fait du bien de sentir le retour et de laisser la nostalgie poindre petit à petit ...


ITINÉRAIRE

Passer par le parc naturel régional Périgord Limousin (http://www.pnr-perigord-limousin.fr) - N21. S'égarer, prendre le temps, faire confiance à la technologie. Google maps nous fait passer par de petites routes sous un soleil réconfortant. Laisser monter lentement la faim et laisser son attention se faire arrêter par une boulangerie de bord de route exposant en appâts d'immenses pains de campagne. 


"Le relais de Compostelle" (voir page Facebook)! Mais oui ! Nous sommes sur le chemin vers Saint-Jacques ! Nous comprenons alors à quoi servent donc les deux bandes couleur terre latérales à la route principale … nous sommes sur le chemin des pèlerins. Au relais de Compostelle, nous y goutons le pain, cuit au feu de bois, à la mie généreuse et consistante, à la croute travaillée par le feu de bois qui laisse à l'ensemble un goût si particulier. Du vrai pain, dans de vrais fourneaux, à base d’ingrédients authentiques. 


Le relais de Compostelle - La Coquille


À partir de Limoges, c'est la A20 qui nous transporte. Ça roule plus vite, nous faisons de la route, mais sans la cohue ... les vacanciers pressés sont ailleurs... Le regard peut alors quitter le paysage pour se poser sur nos souvenirs. À Vierzon la A77 succède à la A20 et nous ballade de villes en villages typiques...


... Neuvy-sur-Barengeon nous cacherait une fameuse demeure - le château de Saint-Hubert - ainsi que d'innombrables chemins de randonnées grâce à sa position aux portes de la Sologne ... 


… la Chapelle-d'Angillon nous invite à repasser pour prendre le temps de visiter son château (informations, dépliant téléchargeable : http://www.bourges-tourisme.com/pages/chateau-de-la-chapelle-dangillon/) ...

... Vailly-sur-Sauldre nous arrête le temps d'un rafraichissement. Il y fait bon de se prélasser, sur la terrasse d'un petit bar-PMU. De plus, la vue est belle sur la bâtisse historique de la Mairie en haut de la légère pente à droite ; ainsi que sur le flan latéral droit de sa belle église romane. Plus loin, à l'entrée du village, on peut admirer une grange pyramidale à base carrée. Uniques en France, elles sont devenues le symbole du Pays-Fort - nom de la région du Berry se situant entre la Sologne, le Sancerres et la Champagne berrichonne. La visite de ces granges peut faire l'objet d'un circuit (http://www.grange-pyramidale-vailly.com/les-autres-granges.html)…il y en a des choses à faire au fil du chemin …


Vailly-sur-Sauldre
Vailly-sur-Sauldre - église
Vailly-sur-Sauldre - mairie
grange pyramidale (photo : office du tourisme du Sancerrois -
http://www.tourisme-sancerre.com/main.php?p=101&lang=fr)

Entre Vailly-sur-Sauldre et Auxerre, se succèdent encore une série de petits villages, chacun renfermant son trésor touristique. Nous les apercevons depuis notre véhicule, la tentation de s'arrêter est grande, tout comme celle de rester loger dans l'une des bâtisse de ses petites ruelles, mais la route nous amène plus loin ... Les églises semblent pour la majorité de l'époque romane si ce n'est leur clocher, pointu en ardoises gris foncé qui surplombe les bâtisses en pierre couleur terre...

Beaulieu-sur-Loire nous invite à la balade dans les ruelles de son bourg, à la découverte des traces d'un passé riche en histoire (lien vers le site de l'office du tourisme (http://www.beaulieu-sur-loire.fr/tourisme.html, très bien documenté et met à disposition un plan interactif pour la visite du bourg - http://www.beaulieu-sur-loire.fr/plan-interactif.pdf - ainsi que la brochure Beaulieu : http://www.beaulieu-sur-loire.fr/beaulieu-interieur.pdf ; http://www.beaulieu-sur-loire.fr/beaulieu-rabat.pdf)


À Bonny-sur-Loire, le pont suspendu que nous traversons sur la D926 nous plonge dans une époque révolue il nous donne la direction de Saint-Fargeau (plan à télécharger : http://www.saint-fargeau.fr/fic_bdd/pdf_fr_fichier/14221011910_12405673560_plan.pdf). Arrivés à Saint-Fargeau, sa traversée nous laisse apercevoir son château. Il nous invite lui aussi à une visite prochaine. Ce serait ce château, dont l'histoire s'étend sur plus de dix siècles, qui aurait inspiré le chantier du château de Guédelon... Guédelon qui n'est qu'à une quinzaine de kilomètres !!!! ... décidément ce voyage sous le signe du retour prend des airs de reviens-y !


C'est à Auxerre que nous faisons étape, entre le regret de ne pas s'être arrêté à Saint-Fargeau et la curiosité de découvrir une ville intuitivement discrète sur le plan du tourisme. 



BELLES BALADE À AUXERRE

Non, Auxerre n'est pas grandiose, elle n'est pas majestueuse, elle ne se vante pas de grandes avenues, de majestueuses demeures, d'événements mondains, de restaurants gastronomiques. Auxerre n'est pas l'Endroit qui en priorité attire le touriste. Cependant, cette ville de laquelle nous n'attendons pas grand chose, méconnue même de certains de ses acteurs du tourisme ("le centre historique d'Auxerre est-il intéressant à visiter ?" ...question à laquelle la réceptionniste de notre hôtel de fortune répondra par un "je n'en sais rien" que des grimaces d'interrogation soutiennent ... peut-être est-ce mon accent qui l'a déroutée. Auxerre ne se prononce effectivement pas avec un "x" mais un "s" ...)


... cependant, cette ville enchante le visiteur de passage. Les ruelles étroites et dénivelées du centre historique réservent des surprises à chaque pas de porte. Les rues sont étroites et sinueuses, elles dévoilent, pas après pas, de charmantes petites maisons en colombage, aux couleurs diverses et aux formes imparfaites. On dirait une ville de poupées dans laquelle on prend plaisir à se perdre, se laissant guider par le charme de recoins curieux.

Il y a deux manières de déambuler Auxerre : soit en se perdant dans ses ruelles étroites, soit en longeant l'Yonne qui, paisible, borde la vieille ville. Le long de l'eau, le spectacle sur la ville est beau à la tombée du jour, lorsque les lampions s'allument, jetant sur les bâtisses leur chaleureuse lumière, lorsque les terrasses des restaurants se remplissent de vie. Lorsque la nuit tombe sur la ville, et qu’Auxerre, vue des quais de l'Yonne, semble alors flotter, étincelante, sur des eaux calmes et obscures dans lesquelles se reflette sa richesse et son histoire.


Place Saint-Nicolas



Où manger à Auxerre : LE BARZINC

Pour une pause gourmande, Auxerre ne semble pas manquer de petits recoins à l’apparence sympathique. Nous hésitons à nous arrêter dans l’un deux, sur la placette Saint-Nicolas en bord d’Yonne, mais l’appétit nous pousse un peu plus loin vers les ruelles emmêlées du centre ville. Notre attention est alors arrêtée par une petite impasse animée au pied de l’église Saint-Pierre qu’occupent quelques tables sous la lueur intime de quelques lampadaires. Le Barzinc nous semble un bon endroit pour casser la croute : la carte affiche quelques spécialités auvergnates, le personnel a l’air sympathique et l’ambiance y est joviale. De plus, le beau temps nous permet de profiter de la terrasse bien que l’intérieur a également son charme. Nous découvrons alors un petit restaurant fort agréable. La cuisine y est généreuse et bonne et le personnel, très sympathique nous partage son histoire qui, comme beaucoup de belles histoires, commence par une histoire d’amour … belle vie aux amoureux et à leur délicieux projet naissant ! 

terrasse du Barzinc 

Le Barzinc - la carte


ET PUIS...

Le lendemain, avant la nostalgie, nous nous laissons une dernière fois distraire par les trésors qu’offre la route. À l'approche de Villeneuve-en-Chemin, nous voilà perturbés par la vision lointaine d’une apparente statue à la grandeur particulière. « Est-ce une église ? Une statue ? Mais une statue de qui ? Une statue au sommet d’un édifice ? » À la hauteur de Villeneuve-au-Chemin, sur la N 77 direction Troyes, un détour sur la gauche deux virages toujours tout droit puis un virage escarpé à droite nous amène nez à nez avec une église surmontée de l’immense statue d’une vierge de 7 mètres de haut et de 8 500 kilos ! Le spectacle est curieux.


L’église est isolée du village, en haut d’une butte … à qui s’adresse donc cette vierge imposante et intimidante, comme déposée en pleine nature pour s’adresser au voyageur lointain. Quel que soit le message, sa singularité et sa grandeur ne laissent personne indifférent et chacun est libre d’interpréter son histoire dans le champs libre de son imagination.





Nous reprenons alors la route, qui sans plus trop de détours nous amènera à la maison ... la nostalgie peut alors opérer ... 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire